
aryam, Mariam, ou Meryem (en arabe : مريم), est la mère de ʿĪsā, c’est ainsi qu’est appelé Jésus dans le Coran et la tradition musulmane. Maryam est la forme araméenne du nom « Marie », alors que Myriam en est la forme en hébreu. À la suite du Nouveau Testament, l’islam professe la conception virginale de Jésus/ʿĪsā en son sein. Elle est la seule femme nommément citée dans le Coran et la dix-neuvième sourate porte son nom1. Elle est d’ailleurs citée plus souvent dans le Coran que dans le Nouveau Testament. Le prénom Maryam est courant parmi les musulmanes.
Origine des récits
Le nom de Maryam est davantage cité dans le Coran que celui de Marie dans le Nouveau Testament2 (respectivement 34 fois et 19 fois)3,4,5,6. Les récits entourant Maryam s’inspirent à la fois des écrits chrétiens canoniquesNote 1 mais aussi de la riche littérature apocryphe dont certaines traditions ont eu une longue pérennité1. Selon Claude Gilliot, « la place que Marie occupe dans les apocryphes chrétiens, c’est le terreau du Coran »7 ; le Protévangile de Jacques par exemple (apocryphe du IIe siècle très répandu dans le christianisme oriental), fait de Marie un personnage central et aurait inspiré en particulier le récit de l’Annonciation dans le Coran (sourate 19, versets, 17-21)8. De même, la naissance miraculeuse de Jésus apparait dans l’évangile apocryphe du pseudo-Mathieu1. La vocalisation du nom indique une source chrétienne de ce nom et non une origine hébraïque9.
Pour Mourad, « Par conséquent, si l’on suppose que le Coran reflète bien le milieu religieux du prophète Mahomet et son mouvement, ils étaient alors en contact avec des groupes chrétiens qui utilisaient, entre autres sources, l’Évangile de Luc ou le Diatessaron et le Protevangile de Jacques. Ceci, à mon avis, va dans une direction: ces groupes chrétiens doivent avoir observé un type de christianisme dominant et ne pouvaient pas être des chrétiens hérétiques »8. En outre, après avoir critiqué la non-fiabilité des exégètes musulmans médiévaux, l’auteur ajoute : « ils n’étaient pas désireux de comprendre exactement la forme de christianisme avec laquelle le prophète Mahomet était entré en contact, probablement par crainte qu’une telle enquête n’implique de leur part l’acceptation d’une influence chrétienne sur Mahomet, le Coran et la religion de l’islam, ce qui devenait graduellement de plus en plus inacceptable dans le discours islamique »8.
La famille de Maryam
Le Coran fait référence à Maryam comme faisant partie de la maison d’Imran (en hébreu Amram). L’interprétation religieuse est que Maryam est la fille d’Imran Note 2, dont le nom a été donné à une sourate « la famille d’Imran » dans le Coran Note 3. Pour autant, il n’est pas certain, le nom donné au père de Marie par les traditions chrétiennes étant Joachim, que Marie, fille d’Imran soit aussi Marie, mère d’ʿĪsā8. A l’inverse, il n’est pas non plus sûr que l’expression « fille de » doit être comprise dans son sens premier. Il est possible que ce soit une notion de descendance et qu’Imran soit le Amran biblique (père de Moïse)8.
Celui-ci est considéré par les musulmans comme l’un des hommes vertueux présents à Jérusalem à cette époque. La femme d’Imran Note 4, la mère de Maryam, porte le nom de Hannah (l’équivalent arabe d’Anne), fille de Fanqudh Note 5. Elle est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l’instar de sa fille.
Arbre généalogique
L’assimilation de Maryam et de Myriam
Le Coran qualifie Maryam de fille d’ImramNote 6 et également de sœur d’AaronNote 7 ; Aaron, Moïse et Myriam sont d’ailleurs dans la Bible les enfants d’Amram. Il existe ainsi dans le texte coranique une confusion entre ces deux personnages1. Pour Gilliot et Mourad, cette identification à Aaron, frère de Moïse, a été établie pour mettre en avant le lignage de Marie puisque c’est en raison de son ascendance aaronique qu’elle peut servir dans le Temple10,8. L’enracinement de l’islam dans l’histoire dans un milieu d’origine syro-araméen et hébréo-chrétien, où le rapprochement entre les « deu